spécial JCC 2012
Jean-Pierre Bekolo Obama, Tunis, 09/012. |
Deux réalisateurs, un producteur et un critique ont
représenté le pays de Dikongué Pipa à la 24è édition des JCC. Revue de détail.
Par Parfait Tabapsi à Tunis.
Samedi 24 novembre 2012 dans
le bus affrété par les JCC en route pour l’hôtel Golden Tulip El Mechtel où il
a résidé toute la semaine durant, le réalisateur et producteur camerounais
Cyrille Masso n’a pas perdu son latin. Mieux, il sympathise avec d’autres
réalisateurs plus heureux, tel le Marocain Adhil El Fadhili qui brandit
fièrement son diplôme ainsi que sa statuette récompensant son Tanit d’or du
court métrage. Dans cette ambiance bonne enfant, on en vient à se demander
comment le Camerounais a réussi en si peu de temps à oublier qu’il vient de
passer à côté d’une récompense aussi intéressante que le financement de son
projet de film sur le milieu carcéral en son pays. «Moi j’ai fait ce que
j’avais a à faire. Le jury a donné sa décision, que puis-je dire de plus ?».
Il n’en dira donc pas plus, préférant déjà penser à d’autres projets qu’il
mijote dans le cadre de sa maison de production Malo Pictures.
Pascale Obolo, Tunis, 09/012. |
Un échec qui aurait
peut-être été évité si le président de l’Association des producteurs
indépendants du Cameroun (APIC) avait eu l’honneur d’avoir le soutien de son
pays. L’on a en effet cherché en vain une délégation officielle camerounaise
aux JCC ! Là où d’autres pays avaient pris le soin d’envoyer du monde pour
veiller sur leurs poulains et faire le lobbying pour eux. Malgré cela, le
Cameroun était bien présent ici. D’abord au niveau du jury du long métrage où
trônait Pascal Bekolo Obama que l’on ne présente plus. Lui qui durant la
semaine s’est montré très disponible. En marge de son travail ici, il a même
organisé une session de travaux pratiques avec ses élèves de cinéma de
l’Université de Yaoundé I. Cela au moyen d’internet et avec la participation de
plusieurs réalisateurs du continent qui depuis Tunis ont échangé avec les
veinards étudiants entassés dans un cyber de fortune à Yaoundé faute
d’installations adéquates au campus.
Si son film n’a pas eu les
faveurs de la compétition officielle, il a attiré tout de même l’attention du
public. Après les représentations, «Calypso Rose : the lioness of the jungle»
de Pascale Obolo a en effet soulevé le satisfécit des Tunisiennes qui ont vu
dans le destin raconté de la chanteuse trinidadienne une raison d’espérer de
leur propre condition par ces temps de révolution tous azimuts. Obolo a ainsi
mis à profit ces échanges pour parler de son travail et relater les épisodes
qui ont abouti à la concrétisation de ce projet réalisé avec le soutien du
gouvernement de Trinidad et Tobago, et qui a déplacé l’équipe de tournage en
Europe, aux Amériques et en Afrique.
Cyrille Masso et Rosine Mbakam,Tunis, 09/012. |
A côté de ces réalisateurs,
l’on a croisé entre deux productions Rosine Mbakam, une réalisatrice
camerounaise basée à Bruxelles venue voir les JCC en vrai, son bébé en
bandoulière ou presque. Ce qui ne l’a pas empêché de regarder les films et de
participer aux fora ici. Si l’on y ajoute qu’un critique camerounais était de
la partie, l’on ne saurait dire que le Cameroun ait été absent de cette
grand-messe du cinéma arabo-africain.
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