Musique
Richard Bona, Yaoundé, 12/2012. |
Interagir avec le public, blaguer
avec lui, jouer avec lui, lui confier parfois les rênes de céans, Richard Bona
sait y faire. Surtout quand lui vient l’occasion de prester chez lui, en ce
pays qui l’a vu naître et grandir avant l’envol et la notoriété mondiaux dont
il est l’apanage depuis plus d’une décennie maintenant. En répondant
massivement à l’appel du concert du 22 décembre dernier, le public de Yaoundé
n’attendait pas autre chose. Il était alors question pour lui de communier avec
celui qui a fait des retours au pays une préoccupation de premier ordre comme
on peut le constater en parcourant son agenda de ces dernières années. Même si
ces retours très calculés se faisaient très souvent pour des concerts privés ou
presque. Car depuis sa prestation en public à l’occasion de l’événement
«Yaoundé en fête» voici quelques années, le public n’avait plus eu le bonheur
de le voir en vrai.
Samedi dernier, il a failli être
déçu. La faute à un retard inexplicable et inexpliqué (près de 2h) ainsi qu’à une
sonorisation défaillante. Dans ce Palais des congrès garni, où Aladji Touré
avait célébré en 2011 son 30è anniversaire en grandes pompes avec une sono au
point, les organisateurs ont joué un mauvais sketch. D’ailleurs, pour la
première partie, on n’a rien pu saisir de la performance du groupe emmené par
le DG d’Orange Cameroun himself.
Bona & band, Yaoundé, Dec. 2012. |
Grand seigneur, Bona est arrivé sur
la scène plus fringant que jamais, déterminé et visiblement désireux de donner
au public pour son argent. Il a ainsi puisé dans toute sa patience et toute son
expérience des scènes du monde pour surmonter l’Himalaya d’un son approximatif.
Avec à ses côtés son compagnon de plus 10 ans Etienne Stadwick au piano ainsi
que trois instrumentistes jeunes mais talentueux, il a donné du baume au cœur
d’un public meurtri par cette conjoncture déplorable. Ce faisant, il a distillé
bonne humeur et plaisir là où tout prêtait à la disgrâce et au désenchantement.
De cette performance finalement digne
du héros du jour, l’on retiendra son penchant pour la bossa nova et ses dérivés
sud-américaines, la communion avec le public –avec notamment ce morceau dédié à
l’ancien ministre Delphine Tsanga. Seules ombres au tableau, la durée du
spectacle que le public aurait aimé plus longue et la quasi absence de nouveaux
titres. Car en dehors du magnifique morceau d’ouverture, tous les autres titres
provenait d’un répertoire connu. Mais peut-être que notre héros, fécond comme
pas deux n’a pas souhaité prendre de risque vu la qualité du son. L’on
regrettera aussi son départ un peu précipité de la scène à la fin. Lui qui
partout ailleurs soigne très souvent sa sortie. On est finalement parti en
espérant que le prochain passage sera mieux maîtrisé.
Parfait Tabapsi
Un article qui à mon sens aurait mérité un minimum de détails quant au répertoire choisi. Quels sont les thèmes qui ont été joués par Richard Bona? Quel est donc ce "thème mystiquement caché par vos soins" en hommage à Delphine Tsanga? Le choix des arrangements? malgré un son plus qu'épouvantable. Un peu plus d’éléments descriptifs et d'analyse n'auraient pas été de trop me semble t-il. Un répertoire connu mais qu'en a t il fait sur scène, d'ailleurs cela nous renvoie à la question des arrangements. Le penchant pour la bossa, rythme plutôt dansant n'est il pas liée au public? je ne pense que bona n'aurait joué que de la bossa dans un club new-yorkais de jazz, je pense que le répertoire varie en fonction du public...
RépondreSupprimerCe n'est qu'un avis après tout.
Cordialement!