Rechercher dans ce blog

Pages

welcome, willkommen, bienvenue

Vous êtes chez vous ici !
Here you are at home !
Hier sind Sie zu Hause !

samedi 8 mars 2014

Chapitre cinq: escapade à Adzopé

Carnet de route à Abidjan
Une séance de matango à Adzopé.
Décidément, il ne va pas se passer un jour sans que je ne rentre tard et fatigué à mon hôtel. Hier, je suis allé au lit passé 2h du mat. La faute au mal d’oreille persistant de Monique, amie et consoeur du quotidien Mutations. Quelques instants en effet avant le coucher, elle m’a envoyé un sms alarmant et nous sommes partis à la recherche de la pharmacie de garde la plus proche. Que nous avons trouvé à quelques 500m, non sans dompter la peur d’être agressé par les saigneurs de la nuit. Nous avons été rassurés par une patrouille de civils installée au frontispice de l’hôtel. Dieu merci, il n’eût point d’escarmouche et nous avons pu dégotter un médicament qui lui a permis de passer la nuit.
Mais avant cet épisode, quelle journée ! Sorti de l’hôtel autour de 10h, je suis allé porter personnellement ma requête en vue de me faire rembourser les frais de visas et autres transport auprès de la chargé de com’ Chantal Nabalema. Qui m’a reçu avec sourire avant de me promettre de décanter la situation en journée. Elle m’a également remis mes tickets resto pour le restant de mon séjour. Après quoi un certain Luc Hervé qui travaille dans l’organisation m’a proposé le voyage sur Adzopé, à 80 km, où se délocalise le MASA. Ce que j’ai accepté avec empressement, vu que voir du pays, c’est l’un de mes vœux à chaque voyage de presse.
Durant le trajet, j’ai vu un pays paisible et des visages plus avenants. Pas de barrages policiers à vous faire chier comme au Cameroun ; pas de payage non plus, quoi qu’il m’a été dit qu’il y en aura bientôt. En regardant par-dessus la vitre de la voiture les plantations de cacaoyer, je n’ai pu m’empêcher de penser à mon enfance. Quand je détestais souvent aller aux champs avant de m’y résoudre sous la menace de grand-père qui savait aussi, et je dois l’en remercier, me ménager. En voyant ces champs, j’ai imaginé le sens du labeur qui devait être celui des populations qui ont fait de ce pays l’un des premiers producteurs de la fameuse fève au monde.
Le jongleur Cassio.
Nous sommes finalement arrivés à Adzopé en début d’après-midi où nous avons été accueillis par le service d’intendance de la résidence du ministre des Infrastructures Patrik Achi. A la place de l’escargot que je rêvais de manger ici, je me suis contenté du poulet. Nous sommes ensuite, avec d’autres confrères ivoiriens, partis sur le site en plein air de l’événement. Où d’entrée nous avons assisté à un concours du meilleur élève dragueur. Ce qui m’a amusé et conforté à la fois. Car ces gamins ont démontré que l’imagination était une compagne accessible après tout ce qu’ils ont connu. Les musiciens pouvaient alors prendre d’assaut le podium. Non sans que deux conteurs –l’un du pays Atié et l’autre du Niger- aient vanté leur savoir conter. Le jongleur Cassio qui avait voyagé avec nous a également fait une démonstration tout en finesse et en maîtrise qui a ravi le public, moi aussi. Alors qu’un groupe congolais, Lexxus a commencé à nous entraîner vers les territoires du soukouss, voilà que le ministre Achi prenait congé. Nous attirant du même coup. A sa résidence, il s’ouvrit à nos micros et caméras de bon cœur. Pour nous dire combien cette région portait en son sein l’art et la musique que son destin de politicien et de mécène culturel condamnait à accompagner. Et ce quel qu’en fût le prix. Dans ses propos et ses yeux, je lus une détermination de travailler à faire passer à la postérité artistique cette région qu’on dit engendreuse de talents culturels mais qui ont toujours eu du mal à traverser les frontières nationales.
Le groupe kényan.
On attend Meiway
Je suis sorti de cet entretien avec le sentiment qu’il y avait tant à faire pour que la culture, notamment la musique ivoirienne, la vraie, celle qui exhale les senteurs des villages et campagnes, irradie au-delà de la capitale Abidjan. Nous pouvions alors repartir au théâtre des concerts où le groupe Winyo Gikalo du Kenya prolongeait un peu le soukouss de lexxus, avec bien sûr une coloration plus nuancée, quoique le jeu du soliste ne laissait planer aucun doute sur la ligne rythmique saccadé par moments, soyeuse à d’autres. Vers 20h30, il fallait hélas reprendre la route. Pour 90 min de voyage tranquille, sauf à l’entrée d’Abidjan où un accident a dévié le trajet.
Au village du MASA, le défilé de mode était à la fin. Au grand dam de Monique qui voulait le voir. Moi j’ai foncé me restaurer, attendant le passage annoncé de Meiway. Qui allait tarder. A tel point que pris de fatigue, je dus rentrer plus tôt. Manquant ainsi ce moment qui avait attiré tant de monde. Une fois dans ma chambre qui fait face à l’esplanade du Palais de la culture où ont lieux les concerts en plein air, j’ai entendu les clameurs et les sonorités du chanteur originaire d’Appolo, c’est une ethnie ici. Et pour ne pas voir des problèmes à trouver le sommeil, j’ai ouvert mon ordinateur et me suis laissé bercer par le magnifique album «Talking Timbucktu» du magnifique Ali Farka Touré en compagnie du guitariste américain Ray Corder.

A demain !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire