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mercredi 21 mars 2012

Appétissantes Délices

Musique

Le groupe d’instrumentistes «Vibrations» de Yaoundé est à nouveau dans les bacs avec un nouvel air.

Dès l’entame, la guitare de Gabriel Mayo annonce la couleur, secondée par la basse d’Eloundou et l’orgue de Claude Césaire. Pour une congruence instrumentale qui illustre la hauteur des acteurs. Ce d’autant plus qu’après l’écoute, on a comme l’impression que le cortège d’instrumentistes camerounais qui remplissent les plus grandes salles de spectacle du monde entier aux basques d’artistes célèbres tire véritablement sa source dans un terroir toujours fertile bien que ces talents de chez nous sont parfois englués dans une médiocrité générale due sans doute aux facilités d’enregistrement et l’envie de vite arriver qui caractérise très souvent la production musicale locale.

Cela dit, Délices c’est avant tout un album que l’on écoute au sortir d’une journée harassante, histoire de retrouver un équilibre avec soi-même et de recharger les accus pour le lendemain. Cela parce que le quatuor de charme a choisi de reprendre des hits de la musique camerounaise, un peu comme avec ce projet de Fleurs musicales camerounaises ou encore cet autre du nom de Kamer All Stars, tous goupillés, à cheval sur deux décennies, par un certain Manu Dibango. Une option qui en rajoute sur les capacités artistiques d’instrumentistes qui plafonnent parmi les meilleurs sur la place de Yaoundé. Et qui depuis Endurance il y a une dizaine d’années, avaient sevré le public de compositions propres que seuls pouvaient alors goûter les visiteurs de leur antre du cabaret La Réserve au quartier Etoa Meki. Parce que Vibrations c’est d’abord l’expression d’un plaisir commun dans la droite ligne du bien faire, nos instrumentistes par le choix de revisiter de grands crus de notre musique n’ont pas abandonné leur fantaisie. La reprise de Sophie de Dina Bell en donne un aperçu avec l’option latino ou encore La foi, le 9è titre.

Mais il n’y a pas que les hits camerounais (Maguela, Cherchez le mot ou Longuele Ndé Sport). S’y trouvent, dans ces Délices bien appétissantes, des hits mondiaux comme Tago Mago (Kaoma) ou Hotel California (The Eagles), preuve de l’universalité d’instrumentistes prêts à relever tout défi. Avec cependant ce bémol que les voix sont loin du niveau de l’expression instrumentale. On a aussi du mal à comprendre pourquoi le quatuor, qui a bien accepté les vocalises, et intégré le jeune batteur Jean-Jacques Tata a préféré faire fi des cuivres. On aurait aimé y découvrir les know how d’Henri Ngassa, qui a ses habitudes à La Réserve, ou d’Alain Oyono, le jeune premier qui exerce du côté de Douala, pour ne parler que de ces valeurs montantes. Même si ces absences écorchent un peu la qualité de l’ensemble, il reste qu’on reste difficilement impassible devant ces Délices qui font méditer, c’est vrai, mais qui font aussi danser.

Parfait Tabapsi

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