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dimanche 25 novembre 2012

La jeunesse marocaine en tribulations

Spécial JCC, Tunis
Avec «Mort à vendre», le Marocain Faouzi Bensaïdi tire la sonnette d’alarme sur la situation de la jeunesse de son pays.
L’amitié et l’amour, voilà deux sentiments à souhaiter à tous en temps normal. Sauf qu’à Tétouan, une ville marocaine, mêler les deux chez les jeunes peut provoquer une explosion. C’est en tout cas ce qui ressort du long métrage «Mort à vendre» qui vient d’être primé à Tunis –Tanit d’argent- dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage.
Un film qui nous plonge dans le quotidien de trois jeunes ados que la vie n’a pas particulièrement gâté. Si l’un a fait des études jusqu’au bac, les deux autres ne vivent que par le banditisme de rue ou le vol à la tire, résignés en quelque sorte par une conjoncture pour le moins difficile à leur égard ; eux qui pourtant ne demandent qu’à avoir une place dans une société qui visiblement n’a pas besoin d’eux ou ne leur offre presque rien.
Si au moins ils pouvaient ne s’en tenir qu’à cela ! S’ajoute pour Malik le bachelier une sorte d’amour quasi-impossible aux yeux de ses amis. Et pour cause, il s’entiche d’une pute qui le restera malgré tout l’amour de son prince qui se dépense sans compter au propre comme au figuré pour la sortir du pétrin qui a amené sa dulcinée jusque dans les geôles du commissariat de cette cité portuaire. Dans sa narration, Faouzi Bensaïdi réussit à montrer la dureté d’une cité portuaire sur sa jeunesse. Le plus sera sans doute cet art du suspense qu’il réussit à garder jusqu’au bout, faisant de l’avant-dernière scène, celle où Dounia trahit son amoureux, un must significatif d’un talent certain.
Un art du suspense qu’il faille cependant relativiser avec ces costumes qui ne changent guère au fil du film. Surtout pour Malik, contrairement à ses deux acolytes Allal et Soufiane. On en vient à se demander pourquoi. La leçon principale restera qu’à vouloir profiter des biens des autres, on finit par y laisser sa peau. Aussi, Bensaïdi semble condamner le fondamentalisme musulman qui a poussé l’un de ses héros vers la violence gratuite. Un film à rebondissement donc mais bien maîtrisé et révélateur du dilemme de la jeunesse marocaine. Un film aussi qui sonne comme un appel à des politiques d’encadrement de cette jeunesse sur laquelle repose l’avenir du Maroc.
Mort à vendre de Faouzi Bensaïdi ; avec Fehd Benchemsi, Fouad Labiad, Mouchcine Malzi, Imane El Mechrafi ; produit par Entre chien et loup, 2011, 117 min.

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