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mercredi 23 novembre 2011

Ali Moussa-Iye

Enseigner une histoire commune aux Africains

De nationalité djiboutienne, il pilote le projet dit de «L’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique» depuis plus de cinq ans à l’Unesco. Un projet qui est en fait la 2è phase de la rédaction d’une histoire propre à l’Afrique et qui avait en son temps fait recours aux sommités intellectuelles africaines du moment. Intellectuels qui avaient mis 35 ans (1964 à 1999) pour mettre sur le marché, grâce au soutien de l’Unesco et à la volonté des Etats africains, huit volumes de l’histoire africaine. Des œuvres qui malheureusement n’ont pas été assez disséminés sur le continent. Au sortir de cette 1ère phase, il fallut continuer malgré des pesanteurs de poids comme la mutation de l’Oua en Union africaine (UA). Il fallait aussi mobilier les fonds nécessaires et surtout remettre les intellectuels africains sur le chemin de cette 2è phase. C’est désormais chose faite. Dans l’entretien ci-contre, le pilote en chef de section Histoire et Mémoire pour le dialogue à l’Unesco de explicite les contours de son projet et se projette dans le futur. Non sans évoquer les difficultés. Mais il semble déterminé à réussir et à faire de l’Afrique la première région du monde à enseigner une histoire commune à ses habitants. Un pari difficile, mais réalisable à en croire Ali Moussa-Iye dont l’enthousiasme et n’a d’égal que l’importance du projet.


Entretien avec Parfait Tabapsi à Harare

Bonjour M. Iyé. Pouvez-vous reconstituer pour nos lecteurs la genèse de ce projet ambitieux?

Ce projet a une longue histoire. Il date des années 1960, c’est-à-dire au lendemain des indépendances. Les États africains ont très vite exprimé le vœu de voir écrite leur histoire, conscients de ce que c’est à travers elle que les nouveaux États qu’ils étaient devaient se reconstruire. L’histoire qui était alors enseignée dans les écoles était une histoire déformée, biaisée, qui mettait le continent dans une position dévalorisante. Elle faisant de l’Afrique un contient sous-développé, sauvage, barbare, sans histoire et que ce sont d’autres peuples extérieurs à l’Afrique qui sont venus y faire l’histoire. On était même arrivé à un point où dès que l’on trouvait un signe de l’histoire en Afrique, tout de suite on lui trouvait une source extra-africaine. Ce fut le cas avec la culture Ife au Nigeria qui a fait dire à un chercheur farfelu que cette civilisation serait venue d’un Grec qui a migré en Afrique. C’est la même chose pour Égypte où il n’était pas question de laisser croire que cette civilisation qui a marqué l’histoire fut le fait des Africains. C’est d’ailleurs pour cette raison que Égypte a été coupée de l’Afrique pour se retrouver dans la classification des chercheurs en Méditerranée. Bref c’est conscients de tout cela que les États africains ont senti la nécessité de réécrire leur histoire et sont venus voir l’Unesco qui reste et restera toujours l’organisation intellectuelle du système des Nations Unies dont la mission première est de lutter contre l’ignorance et de promouvoir une reconnaissance mutuelle. L’Unesco s’est chargée de cette demande, sans même en mesurer la dimension et les difficultés.

Et depuis lors a commencé la première phase. En quoi consistait-elle ?

Il était question de procéder à la rédaction d’une histoire générale de l’Afrique qui puisse donner la part belle à cette histoire là.

Est-ce qu’au commencement de cette aventure il était prévu plusieurs phases ? C’est-à-dire qu’au commencement avait-on pensé qu’il fallait dans un premier temps écrire cette histoire et ensuite l’enseigner dans les écoles du continent ?

Très vite les initiateurs du projet ont été conscients de la nécessité de l’enseigner. Et dès avant que le 8è volume ne soit publié, il était question de son intégration dans les systèmes scolaires continentaux. L‘on entendit même à cette époque des propos du genre «cette histoire n’aura servi à rein si elle n’est pas enseignée sur le continent». L’Unesco a donc mobilisé les intelligences nécessaires et diverses pour la mise en route de ce projet. Il y avait là des figures comme Ki-Zerbo, Cheik Anta Diop, Ali Mazuri… Et il n’y avait pas que des historiens ! C’est ainsi qu’un comité scientifique de 39 membres a été formé et composé de deux tiers d’Africains et un tiers de non Africains. Les Africains étaient tellement sûrs de leur fait qu’ils ont même convoqué des spécialistes d’ailleurs (Européens, Américains, Asiatiques …) Ils pensaient que cette histoire à écrire devait être universellement reconnue et non pas pris comme quelque chose que les Africains font dans leur coin. Plus de 350 spécialistes ont ainsi été mobilisés dont 80% d’Africains.

Mais pourquoi cette première phase a-t-elle duré autant ?

C’est vrai que cela a mis en tout 35 ans. Parce que le procédé n’était pas identique à celui d’un ouvrage collectif où chaque contributeur écrit son article e l’envoie pour publication. Il y avait le comité qui recevait, parcourait et disséquait toutes les contributions avant de les renvoyer pour complément. Vous pouvez donc imaginer les va-et-vient de copies ; cela sans compter les débats que ces contributions charriaient. Ce processus fastidieux mais nécessaire a pris plus de temps que prévu et explique cette longue durée (1964 à 1999). Mais au moment de son achèvement, le leadership avait changé en Afrique ; en plus, le continent sortait à peine d’une période d’ajustement structurel où le mot d’ordre n’était pas d’investir dans l’éducation puisque ce n’était pas important, qu’il valait mieux miser sur la formation des techniciens et privatiser à tout va, etc. C’est durant cette période d’ajustement que le système universitaire a été démantelé en Afrique. Donc parvenu au bout de cette première phase, il était triste de constater que ce travail gigantesque n’aurait pas l’avenir qui lui était promis du fait de cette conjoncture défavorable.

Terrible !

A ma connaissance, il n’y a que l’Afrique du Sud qui a fait une démarche à la fin de l’Apartheid pour utiliser l’Histoire générale de l’Afrique (Hga) comme base de l’enseignement de l’histoire dans ce pays là. Elle a même demandé à l’Unesco l’autorisation de réimprimer les huit volumes à cette fin. Cela leur a permis non seulement de l’actualiser par rapport à leur propre histoire, mais de fabriquer des manuels pédagogiques. Passé ce moment critique, nous avons pensé à l’Unesco qu’il fallait lui donner la suite logique qu’il méritait à savoir plancher sur l’utilisation pédagogique de cette Histoire générale de l’Afrique. On a donc préparé la 2è phase.

En 1999 déjà quand la première phase prend fin, il y a que l’Oua est elle-même rentrée dans une période de mue vers l’Union africaine ?

C’est vrai. La première phase s’est achevée alors que l’organisation panafricaine était rentrée dans une phase de transition.

Qu’est ce qui a donc redonné du punch au projet ?

Comme je le disais tantôt, c’est la volonté de l’Unesco qui a été le premier élément déclencheur de cette 2è phase. Lorsque j’ai été amené à m’occuper de l’Histoire générale de l’Afrique, je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’un si beau projet s’arrête de la sorte. Ce d’autant plus que j’ai trouvé un tas de rapports qui allaient dans ce sens. Même la dernière réunion du comité scientifique à Tripoli en 1999 prescrivait la poursuite de la 2è phase. Nous avons essayé de reprendre ces différentes recommandations et de les transformer en projet faisable que nous avons proposé à différents financements aux pays africains. Et la Libye a fourni les deux millions qui ont permis le lancement de cette 2è phase.

En quelle année ?

C’était en 2009, mais le projet était sur les rails trois ans auparavant. Le financement on l’a eu en 2008 et le lancement officiel de cette 2è phase a eu lieu en 2009 à Tripoli en présence de notre directeur général.

Qu’est ce qui changeait avec cette nouvelle phase ?

Ce n’était plus la même équipe ni les mêmes compétences dont le projet avait besoin. Un nouveau comité scientifique a ainsi été créé, mais réduit à 10 membres pour le rendre plus opérationnel et pouvoir les réunir très souvent. Y siègent bien sûr des historiens, mais aussi des pédagogues, des enseignants et des spécialistes de curricula.

Quels sont les autres pays en dehors de la Libye qui ont manifesté un fort intérêt au cours de cette 2è phase jusqu’ici ?

Avant même que le projet ne soit officiellement lancé, l’UA avait déjà pris nombre de décisions qui allaient dans le même sens. On sentait à travers ses décisions, dont celle de 2006 à Khartoum avec l’adoption du plan d’action de la 2è décennie de l’éducation en Afrique qui dit clairement qu’il faut rénover et améliorer la qualité des contenus de ce qui est enseigné aux enfants du continent. Cette décision a réservé une part belle à l’histoire et à la nouvelle citoyenneté à créer, et fait savoir que cette histoire là devait se baser sur l’Histoire générale de l’Afrique. Il y avait donc, en plus de la prise de conscience, un fort engagement au niveau de l’UA. Donc dès le départ, comme pour la première phase, le projet a connu un enthousiasme remarqué aussi bien de la part des experts que des politiques. En 2009, ce soutien de l’UA a été réitéré au sommet de la conférence des ministres en charge de l’Education en Afrique (Comedaf).

En plus du comité scientifique, quels sont les autres instruments ou outils qui ont été convoqués pour cette 2è phase ?

Permettez-moi tout d’abord de préciser une chose importante : le projet consiste à préparer des contenus communs à tous les pays africains pour les trois classes d’âge à savoir les moins de 12 ans (primaire), les 13-16 ans (secondaire I) et les 17- 19 ans secondaire II). C’est un découpage qui découle des différents systèmes éducatifs existant en Afrique. Chaque contenu est assorti d’un guide de l’enseignant pour l’aider dans sa tâche. Sans oublier qu’il faudra pour chaque classe d’âge un atlas historique et des Cd Rom avec plein de sources. Le tout en langues étrangères et africaines.

Pour ce qui est du supérieur, il y a une autonomie qu’il faut respecter. Nous n’allons pas faire un programme unique, mais on va travailler pour que l’enseignement de l’histoire soit harmonisé partout sur le continent, qu’on puisse être sûr que les universités africaines enseignent une même perspective de l’histoire du continent.

Pouvez-vous être plus concret ?

Pour chaque classe d’âge a été constitué des comités de rédaction des manuels qui se réunissent ici à Harare. Et là, nous n’avons pas choisi la solution de facilité. On aurait pu en effet prendre quatre spécialistes de curricula et leur demander de nous pondre, sur la base de l’Hga, un contenu pour chaque classe d’âge que chaque État africain devait intégrer. Au lieu de cela, nous avons pensé qu’il était plus approprié de procéder par une approche participative en mettant en place l’équipe la plus représentative possible par tranche d’âge. On a donc constitué à chaque fois une équipe de dix experts représentant les différentes disciplines nécessaires à la conception des manuels ; s’y trouvent donc historiens, pédagogues, enseignants d’histoire, spécialistes de curricula et formateurs d’enseignants. En plus, il fallait que chaque équipe reflète la diversité de notre continent afin de tenir compte des spécificités des systèmes éducatifs de toutes les sous-régions. C’était vraiment un casse-tête mais nous y sommes parvenus. Chaque sous-région est ainsi représentée par six experts.

Après la rencontre de Tripoli où l’on est rentré véritablement dans la phase pratique, il a fallu attendre plus d’un an pour réunir les équipes de rédaction. Que s’est-il passé ?

Après cette réunion de lancement, il fallait procéder à l’identification des équipes. Au lieu de prendre ceux qui étaient invités à Tripoli sur la base d’une sélection assez rudimentaire je dois l’avouer, le comité scientifique a souhaité avoir des professionnels de haut vol pour poursuivre cette aventure. C’est ainsi qu’un appel à candidatures a été lancé pour tous les pays africains en passant par leurs centres pédagogiques, les commissions nationales pour l’Unesco et autres réseaux professionnels. Au bout du compte, nous avons reçu 120 candidatures pour 30 places. Et en marge du sommet de l’UA d’Addis Abeba l’an dernier, le comité scientifique s’est réuni pour dépouiller les candidatures et sélectionner les membres devant figurer dans les équipes de rédaction en tenant compte de la représentation géographique, par discipline. Vous comprenez donc que tout cela devait prendre du temps.

Mais nous avons eu des informations selon lesquelles cette rencontre était initialement prévue en Afrique du Sud.

Oui, elle devait avoir y lieu en avril dernier. Sauf que la crise libyenne a fait qu’à un moment donné les fonds destinés à ce projet et provenant de la Libye ont été bloqué à l’Unesco. Heureusement que l’on a compris finalement l’importance de ce projet et que ces fonds ont été débloqués.

Au sortir de la rencontre d'Harare, êtes-vous optimiste pour la suite ?

Oui. Avant de commencer la réunion de rédaction, nous avons pensé qu’il était nécessaire de faire un atelier préalable sur la décolonisation des concepts dans la mesure où l’on allait manier des concepts et autres vocables à connotation péjorative pour l’Afrique. Cette réflexion là devait être faite avant la réunion du comité scientifique ; elle s’est faite deux jours durant avec au bout un accord sur une grille méthodologique, une stratégie pour débusquer les terminologies à problèmes. On va en créer de nouvelles qui tiennent compte de la vision africaine. Il existe par exemple des populations africaines qui sont encore nommées par des noms péjoratifs donnés par le colonisateur. C’est le cas des Berbères qui provient de barbares alors que ce peuple-là se considère comme un peuple libre. Mieux, on va déconstruire les appellations de certains peuples qui à l’intérieur de l’Afrique ont été données par un groupe dominant à un groupe dominé.

Au sortir d’Harare, qu’est ce qui doit sortir de la rencontre du comité scientifique ?

Trois choses : une méthodologie pour la rédaction des manuels ; une méthode de travail, notamment la répartition des rôles vu qu’ils travailleront à distance ; il doit sortir d’ici enfin un chronogramme d’activités.

Quel sera l’agenda au niveau de l’Unesco dès à présent ?

Nous allons laisser les équipes travailler. Nous nous sommes fixés un calendrier assez serré. On va donner trois mois pour la rédaction des contenus et des guides. Après quoi il faudra que ce premier brouillon soit transmis au comité scientifiques pour remarques car c’est à lui de faire la coordination générale. L’idée étant d’essayer d’avoir une cohérence avec les différents niveaux. Les brouillons retourneront aux membres afin qu’ils ajustent suivant les remarques du comité scientifique. Suivra une 2è version qui sera analysée et critiquée par le comité scientifique. Ce n’est qu’au troisième draft qu’on aura une version pas encore finale puisqu’il sera envoyé aux ministères en charge de l’éducation en Afrique pour validation. C’est alors que l’on pourra dire que ce qui a été préparé est enfin adopté. Nous demanderons alors à ces ministères de faire une grande conférence de presse pour faire connaître ce travail au plus grand nombre.

Est-il possible aujourd’hui d’avoir une date probable de la fin de ce processus ?

Nous avons prévu 18 mois à partir de cette réunion d’Harare. Cela sous réserve bien sûr de l’agenda du comité scientifique. C’est un calendrier serré j’en conviens mais je crois qu’aujourd’hui il y a une dynamique positive sur laquelle il faut surfer. Il n’y a plus de temps à perdre. Nous n’en avons que trop perdu entre la fin de la première phase et le lancement de la 2è. Mais dès à présent, nous exhortons chaque pays à préparer son curricula pour l’apprêter à recevoir les contenus qui sont en train d’être préparés dans le cadre de ce projet et ainsi éviter que ça ne traîne en longueur au niveau des États. Nous leur demandons, pour ceux d’entre eux qui seraient en train de réviser les curricula de tenir compte de ce projet. Et pour ceux qui ont déjà fait des révisions curriculaires, nous leur demandons d’être prêts à l’ouverture. L’intérêt de ces contenus c’est qu’on va les rendre suffisamment flexibles afin qu’ils puissent aisément s’adapter aux différent systèmes éducatifs et même aux différents approches curricualaires en vigueur sur le continent. Il y a des pays sur le continent qui procèdent par l’approche par objectifs, d’autre par l’approche par le contenu, etc. L’objectif ici étant que chaque pays puisse intégrer ces contenus.

En vous écoutant, on imagine que ce projet est des plus titanesques. N’entrevoyez-vous pas des difficultés ?

Nous sommes conscients au niveau du secrétariat du projet de deux grands défis. Le premier est d’ordre pédagogique : c’est comment préparer un contenu commun à des systèmes éducatifs différents ? Ce défi s’est posé dès le premier jour de cette seconde phase, mais nous avons dit aux expert que la première phase n’en comportait pas moins et elle est allée jusqu’à son terme. Cela n’est pas impossible mais cela demande beaucoup de créativité et d’innovation. Le 2è défi est politique : les États sont enthousiastes, mais que feront-ils une fois les contenus à eux remis pour validation et application ? Et là nous sommes impuissants. Le fait que l’UA soit partie prenante est important et nous rend optimiste sur ce point. Nous pensons d’ailleurs qu’elle doit préparer les ministres de l’Education afin que lorsque les contenus leur seront présentés, qu’ils y adhèrent véritablement. Je pense que les pays africains sont suffisamment mûrs pour cela. L’autre chose intéressante que je souhaitais dire c’est que nous sommes là dans une perspective panafricaine de l’histoire, qui mettra l’accent sur ce que les Africains partagent en commun. N’oubliez pas que jusqu’ici, l’Afrique est enseignée comme un continent fragmenté avec une méconnaissance totale des autres régions.

Comment vous y prendrez-vous pour ce qui est des langues en vigueur dans les pays africains ?

Cette question nous préoccupe d’autant plus que le même contenu doit circuler sans souci de frontières. Nous préparons certes les contenus dans les deux langues de travail de l’Unesco pour mieux travailler à savoir l’anglais et le français, mais après il faudra penser à la traduction. C’est même là un autre défi. Votre question est d’autant plus pertinente qu’il y a des pays où l’enseignement se fait dans les langues du pays et non celles du colonisateur. Comment donc ces contenus qui ont été faits dans les langues européennes vont être transcrits dans les langues africaines d’enseignement ? Les traducteurs devront donc là aussi faire preuve de créativité et d’imagination.

Qu’entrevoyez-vous à l’issue de ce projet ?

Si jamais on réussit ce pari, l’Afrique sera la première région du monde à enseigner une histoire commune dans un continent. Pour une fois on pourra servir de modèle. Les autres continents regardent ce projet et son évolution avec beaucoup d’intérêt. L’Europe par exemple regrette aujourd’hui d’avoir fait son intégration par le charbon et l’acier, laissant de côté la culture et l’histoire. C’est un élément motivateur pour nous. Ce ne sera alors qu’un retour des choses vu la place importante qu’a occupé notre continent dans l’histoire surtout dans les premiers millions d’années de l’humanité. Nous souhaitons que ce modèle puisse être reproduit pour d’autres matières comme les mathématiques. Nous voulons enfin autour de ce projet créer des coalitions de toutes les personnes qui sont dans le circuit de l’éducation au sens large, qu’il s’agisse de l’éducation formelle ou informelle. Car tout le monde a le droit de connaître son histoire, l’histoire de son peuple. La porte est d’ailleurs ouverte à toutes les initiatives qui pourraient donner à l’histoire africaine toute sa place. Vous les journalistes pourrez créer par exemple des feuilletons dans vos journaux sur les grandes figures de l’histoire africaine ; les cinéastes pourraient s’en inspirer pour nous étonner dans leurs productions ; que les metteurs en scène africains rejoignent cette dynamique ; idem pour les conteurs, les musiciens, les plasticiens et tous les autres artistes. Il est donc prévu dans ce projet de créer les coalitions pour préparer les mentalités. L’idéal étant qu’il y ait une continuité logique chez l’enfant qui sur le chemin de retour de l’école trouve partout, jusque dans son téléviseur, la grandeur de l’Afrique que son maître lui a expliqué. Il faudrait que cet enfant soi pris en charge de l’école à la maison. C’est en essayant de retrouver cette confiance en soi que les Africains peuvent mieux s’approprier leur présent et leur futur. Avec ce projet, on veut réaliser le panafricanisme qu’on n’a pas pu réaliser politiquement. Que de l’éducation l’on remonte à l’intégration et à l’unité politique. Là est un vœu que nous pensons réalisable et que nous allons nous atteler à réaliser.

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