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mardi 22 novembre 2011

harare's telegraph

Chapter three

Le voyage constitue, pour l’Africain que je suis, le moyen d’aller à la rencontre des autres peuples. Et le meilleur moyen pour moi reste la culture. Champ en friche en Afrique tant les rythmes de chez nous, pour ne parler que de la musique, restent en friche. Surtout chez moi au Cameroun où les musiques urbaines ont depuis effacé les musiques authentiques de nos villages. Dernièrement au cours d’un bref échange avec le virtuose de la guitare solo Vincent Nguini au pays, je m’en suis rendu bien compte. Lui qui me révélait alors que le répertoire de nos musiques reste à faire. Dommage que nous n’ayions pas eu l’occasion d’approfondir la réflexion. Mais ce n’est que partie remise.

Lorsque mon invitation pour Harare s’est concrétisée, je me suis posé la question de savoir ce qui, dans mon «arrière-pays mental» -l’expression est empruntée à l’un de nos plus grands poètes encore en vie à savoir Fernando d'Almeida- renvoyait au Zimbabwe. S’y trouvait bien sûr en bonne place un titre devenu culte depuis une sorte d’hymne qu’inspira l’indépendance de ce pays en 1980 au célèbre reggae man et rastafari de la diaspora noire Bob Marley. Mais en fouillant bien, me revint la célèbre foire du livre d’Harare dont l’aura a traversé depuis longtemps le cadre zimbawéen pour irradier l’Afrique au sud du Sahara, et même au-delà. Alors je me suis renseigné auprès d’un ami à moi qui m’a fait comprendre que depuis quelques années, on en entendait plus parler et qu’il serait à coup sûr mort avec les années d’inflation qu’a connu ce pays.

L’autre chose que je retrouvais dans mon esprit c’est le célèbre écrivain Dambudzo Marechera, mort au milieu des années 80, mais qui a laissé un œuvre monumentale. Lors de mon passage à Berlin d’ailleurs en janvier 2010, j’étai rentré en contact avec la prof Flora Weitwild qui m’avait offert un exemplaire de son œuvre de référence «The House Of Hunger» publiée l’année précédente. Dans mon inconscient aussi se trouvait le compositeur Thomas Mapfumo dont quelques œuvres sont disponibles sur le net.

Le bagage ainsi rassemblé, j’ai pris l’avion en espérant que Harare me surprendrait par son côté culturel. Une fois arrivé ici, a commencé l’obsession de découvrir le site de la foire du livre. Grâce au net, je pus me rendre compte du lieu où je pouvais prendre des nouvelles : il fallait se rendre au Harare Gardens. Ce que je fis mardi dernier en compagnie de mon confrère malien Alexis Kalambry, directeur de publication du quotidien Les Echos qu’Alpha Oumar Konaré créa à Bamako voici une vingtaine d’année (22ans pour être plus précis).

Je m’y rendis donc et rencontrais l’actuel directeur avec qui je m’entretins durant près de deux heures avec le plus grand plaisir et la plus grande curiosité possible. Bien qu’il bredouillait un français très scolaire, nous échangeâmes en anglais. Le fruit de cet échange sera publié par Mutations s’il ne l’est déjà.

Mais avant cette rencontre, bous étions allés du côté de Book Cafe, un autre lieu mythique de la culture ici à Harare. Grâce à l’ami Télesphore Mba Bizo de la Crtv que je remercie ici, j’ai pu rencontrer Paul Brickhill et son fils James avec qui on a échangé longuement –quoiqu’ils préparaient tous deux une réunion importante. Je fus marqué par les programmations et me mordis même un doigt quand j’appris que Chiwoniso, la jeune chanteuse qui remporta le prix Découvertes Rfi il n’y a pas longtemps et donc je dispose d’un titre perdu dans une collection à la maison, venait de prester ici même le samedi précédent alors que je prenais mes quartiers au Rainbow Towers Hotel à un jet de pierre de là. Devant mon regret, mes hôtes m’informèrent de ce qu’elle allait retourner ici même vendredi prochain pour prester en compagnie d’un jeune hip hopeur venu du Soudan, ancien enfant soldat, du nom de Jal. Je pris congé et promis d’être de la partie pour la fièvre du vendredi soir qui allait avoir lieu.

Sur le chemin du retour, nous découvrîmes un Harare chic par endroits, mais un peu sale. Mais ce qui allait me frapper c’et cette gentillesse collé à tous les Hararois (c’est ainsi qu’o appelle les habitants d’Harare ?). Ici plus qu’à ailleurs, j’ai vérifié la maxime chère à Jean Miché Kankan, notre humoriste inoubliable, et qui veut que «L’homme qui a la bouche ne meurt pas».

Rentré à l’hôtel, je pris part aux travaux des intellectuels pour lequel j’ai été invité ici. Mais déjà, je sentais que quelque chose n’allait pas en moi. Je pris tout de même mon dîner avant de faire deux ou trois choses sur le net par la suite. Notamment, j’allais échanger avec ma femme qui était très inquiète et lui donner quelques directives par rapport à une conjoncture qui avait vu le jour après mon départ. Cela malgré une connexion des plus approximatives pour parler le moins. Je m’endormis peu de temps après avoir parcouru quelques pages du dernier Patrice Nganang (Contre Biya, Procès d’un tyran, ça s’appelle).

Le lendemain, le réveil fut pénible. Une méchante grippe s’était invitée chez moi. Tout en prenant mon petit déj, je sentais que la journée allait être pénible. Avec Alexis, nous partîmes pour la ville à la recherche de médicaments. Lui avait une gastro-entérite. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous en débusquâmes une à l’angle de la place Julius Nyerere (le Mwalimu). Où nous pûmes acheter des médicaments que nous commençâmes à prendre sur place. Puis, nous fîmes un petit tour avant de revenir rapidement à l’hôtel, car une méchante brise avait commencé son règne sur Harare.

Nous trouvâmes que le service de presse nous avait enfin déniché une salle de travail au 2è. Nous nous y installâmes en attendant l’heure de notre rendez-vous avec li Moussa-Iye, le Djiboutien qui pilote le projet de l’utilisation pédagogique de l’histoire générale de l’Afrique dans les écoles du continent depuis l’Unesco à Paris. Subitement, j’ai senti le besoin de m’allonger. Je montai dans ma chambre où je m’endormis après avoir pris un cachet. Pour me réveiller seulement trois heures plus loin, le nez bouché et la tête en feu. Je descendis tout de même au 218, la salle de presse, où je constatai qu’Alex était encore là et que la rencontre avec Ali n’avait pas pu se faire. Il me fallait envoyer un papier au journal. Mon interview avec le directeur de la Zimbabwean Book Fair pouvait faire l’affaire. Je la terminai rapidement, la remis en forme avant de l’expédier.

Comment s’est achevée cette journée, je ne m’en souviens plus beaucoup, sauf que je finis par m’entretenir avec M. Ali. Une longue interview dont je commençai le décryptage la nuit même pour le terminer le lendemain et l’expédier à Yaoundé.

Dans l’espace, j’avais suivi l’ouverture des travaux de cette dernière journée, essayé de caler un rendez-vous avec trois experts –j’espère y arriver car nous allons de report en report- et de venir écrire tout ceci. L’avez-vous trouvé intéressant ? Je dois filer prendre mon déjeuner et mes cachets.

A demain !

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