Monday September 5 2011
Chapter two
Prélude
L’ombre d’Alcinou Dacosta, le senior journalist par qui j’ai rejoint le réseau des journalistes en charge de l’éducation en Afrique, a plané sur les échanges d’aujourd’hui. J’ai d’autant plus pensé à lui que le service d’information de l’Unesco n’a pas cru devoir s’entretenir avec nous avant le début des travaux. Moi je n’ai pas beaucoup de problèmes car je suis à mon 2è rendez-vous avec eux.
Je suis un peu triste aussi pour mon confrère Daouda Mané du Soleil à Dakar qui n’a pas pu faire le déplacement pour faute de visa de transit pour l’Afrique du Sud. Il y a même de nombreux invités qui ont dû renoncer ou rentrer au bercail après l’infortune rencontrée à Jo’burg. Ce qui contraste véritablement avec les assises d’ici.
Je suis en effet à Harare sur invitation de l’Unesco pour prendre couvrir les assises sur «l’élaboration des contenus pédagogiques communs à l’usage des écoles africaines». C’est une séance de travail qui court jusqu’au 9 septembre prochain et qui rentre dans le cadre du projet dit de «L’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique» goupillé par l’Unesco et l’Union africaine.
J’ai pris mes quartiers au 918 du Rainbow Towers Hotel dans une chambre double. Il y a là un téléviseur qui n’a que quelques chaînes (une locale, BBC, CNN, et les Supersports en plus de 3 chaînes de radio), un confort tout simple. J’ai une vue sur une partie de la ville qui n’est pas fameuse.
J’ai été frappé par l’imposant bâtiment qui jouxte l’entrée du complexe hôtelier et qui porte l’insigne de la ZANU PF, le parti au pouvoir ici. Sa vue m’a replongé dans mes cours d’histoire au lycée quand, parlant de la décolonisation du continent dans sa partie anglophone, on évoquait ces partis politiques qui se ressemblaient d’un pays à l’autre (Kanu, Zanu et autre Tanu).
Dimanche 4
Après le petit déj, je suis allé en ville en compagnie de trois profs du Congo démocratique, RCA et Gabon. Malgré que les enseignes fussent pour la plupart fermés, on s’est bien promené. Mais avant, je suis, curiosité oblige, allé fouiner dans le 2è bâtiment qui complète le Rainbow Towers. Et j’y ai trouvé un pasteur dans une posture très professionnelle. Avec autour de lui des centaines d’ouailles qui avaient pris d’assaut les gradins du gigantesque amphithéâtre qui m’a rappelé notre Palais des Sports de Warda. Au retour de notre promenade, mes compagnons avaient du mal à croire que la foule qui sortait de l’hôtel, l’office religieux terminé, y était effectivement.
De retour à l’hôtel, j’ai constaté que l’électricité faisait des siennes. Samedi déjà, il y avait eu coupure, rebelote donc dimanche. Mais il y avait un minimum au hall et dans certaines chambres. Déjà, les rumeurs faisaient état de ce que tous les invités ne viendraient pas du fait des problèmes de visa avec l’Afrique du Sud.
Nous en avons parlé avec le prof Elikia Mbokolo.
Sentant déjà les prémices de la grippe, je suis allé me coucher.
Lundi
Je me suis pourtant bien réveillé ce matin. A 8h j’étais au rendez-vous de l’ouverture des travaux dans l’un des salons de l’hôtel. Après quoi nous sommes allés à la cérémonie d’ouverture où j’ai trouvé un Robert Mugabe plutôt aux antipodes de ce que les médias occidentaux nous ressassent à longueur de journée. De cela, j’en reparlerai prochainement mais dans un article de presse pour Mutations.
Après l’ouverture, notre hôte nous a invités à un déjeuner que nous avons pris avec plaisir. Pour ma part, j’ai été frappé au cœur par ’orchestre qui distillait de la bonne musique durant le repas. Il s’agissait de Bob Nyabinde qui doit jouir d’une certaine aura ici. Ses compositions avaient un zeste de jazz agrémenté de rythmes du cru. Un peu comme chez la jeune Nigériane Layori que je vous invite à découvrir sur Youtube.com. Cette musique m’a rappelé des airs de High life, avec surtout ce solo semblable à ceux existant dans les compositions de E.T Mensah du Ghana ou King Sunny Ade du Nigeria. Plus encore, les rythmes étaient parfois proches de ceux du nord-ouest camerounais (on pouvait d’ailleurs danser le bottle danse sans se gêner). Pour moi qui ait toujours pensé que la culture c’est notre arme pour demain, j’étais servi. Il eut le bonheur de reprendre certains hits de la musique africaine comme Pata Pata ou Malaïka que popularisa jadis Miriam Makeba ou encore certains airs du trompettiste sud-africain Hugh Masekela.
Après ce déjeuner et alors que les profs rentraient en séminaire, je suis allé rapidement saisir mon papier. Non sans demander au service de l’info de l’Unesco de me fournir copie du laïus de Mugabe que j’ai adoré. A mi-parcours, je suis descendu au hall chercher Lamine Diagne pour avoir le discours mais tout le monde était parti à la réception offerte par le ministre de l’enseignement supérieur dans un hôtel pas loin. Je suis donc remonté finir mon texte et l’envoyer. Non sans problème puisque la connexion était loin d’être fluide quand elle n’était pas simplement absente. J’ai eu par ailleurs du mal à envoyer les photos qui pesaient plus que de raison ; heureusement que des amis retrouvés sur facebook m’y ont aidé. La situation débloquée, j’ai cependant pu envoyer une seule photo. La faute encore à la connexion.
Redescendu au hall d’entrée, j’ai croisé ma consœur de la SABC d’Afrique du Sud Fazila avec qui on était déjà à Tripoli, puis à Tunis. Nous avons ensuite rejoint la réception où j’ai découvert l’humour locale à travers le Minesup d’ici. Puis, nous sommes rentrés et malgré le mal de tête, j’ai commencé la rédaction de ce chapter two. Je ne peux même pas le relire parce que fatigué.
Au bout de trois jours de séjour, je suis frappé par la musique d’ici. Si je connaissais un peu Thomas Mapfumo et Chiwoniso, il y a du monde à découvrir ici. Demain si je retrouve la forme, je ferai un tour en ville à des adresses précises à moi données par des amis camerounais.
A demain !
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