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mardi 4 mars 2014

Abidjan serré

carnet de route

En discussion avec Yamguen au Village.
Chapitre un
Premières sensations
Je suis finalement arrivé à Abidjan hier en début d’après-midi. Avec quelques heures de retard et pour participer à la 8è édition du MASA –Marché des arts du spectacle africain- qui a commencé samedi 1er mars. Je suis descendu au Grand hôtel au quartier Plateau. Une enseigne qui a perdu de son aura et que la nouvelle gestion tente de rattraper avec une rénovation dont le côté visible est cette réfection qui fait de l’hôtel de cinq étages un chantier à ciel ouvert.
Si dans la presse j’ai vu mentionnée la mauvaise organisation, je puis témoigner par moi-même que sur ce point-là, le MASA n’a pas démarré fort. Voyez donc. A l’aéroport, je suis tombé nez-à-nez à la sortie de l’aéronef d’Air Côte d’Ivoire avec l’ambassadeur du pays des éléphants à Yaoundé. Qui, lui, attendait des invités camerounais pour la commission mixte dont la réhabilitation effective plus de quatre décennies après sa création et la rencontre de Yaoundé, se tient depuis ce matin. Néanmoins, nous avons été, avec ma consoeur Monique Ngo Mayag de Mutations, entraîné vers le Pavillon d’honneur. Où à la place des petits fours nous avons eu droit à un abandon en règle par une préposée à l’accueil des invités du festival. C’est du moins ce qu’elle nous a dit. Inquiets de perdre nos bagages de soute, nous sommes sortis du Pavillon pour aller les récupérer. Avant de croiser d’autres envoyés du MASA, badge en évidence, qui nous ont permis de remplir les formalités de sortie de l’aéroport.
Sur la route vers l’hôtel, j’ai pas eu le temps de contempler le paysage. Gagné un peu par la fatigue, j’ai somnolé une partie du trajet. J’ai tout de même aperçu des drapeaux marocains et ivoiriens des deux côtés de l'avenue, signe que Mohamed VI avait été bien accueilli depuis son arrivée. Je n’ai pu alors chasser de ma tête les relations tâchées de suspicion entre Houphouët-Boigny et Hassan II dans un passé qui commence à bien s’éloigner.
Une fois au Grand hôtel, Monique et moi avons été abandonné à nous-mêmes. Je suis monté dans ma chambre et n’ai pu trouver le sommeil malgré la fatigue. Je suis alors descendu au hall au bout d’une heure regarder mes méls et régler quelques affaires courantes au pays. J’y ai croisé des confrères et consoeurs d’Afrique. Notamment Fatou Kiné de Dakar que les Journées cinématographiques de Carthage m’avaient permis de connaître en novembre 2012. Allassane Cissoko par contre, je le connaissais que de réputation ; lui qui coordonne le JOCAR –Journalistes culturels africains en réseau. Il s’est montré très sympathique et m’a de suite permis de dégoter mon premier rendez-vous professionnel du MASA. C’est ainsi que j’ai pu en début de soirée interviewer le SG du Dak’art 2014, Babacar Diop Mbaye qui s’est montré très affable sur un événement attendu en mai et juin prochains et où la curatrice camerounaise Elise Atangana sera en pleine lumière aux côtés d’artistes compatriotes.

Noumoucounda Cissoko.
Sourire malgré tout
Le bus qui nous avait transporté jusqu’au lieu du rendez-vous avec M. Mbaye nous a abandonné sans crier gare. A près de 22h, fallait donc nous débrouiller pour partir de Ivotel au village du MASA. Et là Alassane Cissé a été d’un précieux recours. Dans mon ventre, les intestins avaient commencé cette danse qui vous tient en haleine et annihile toute envie de travailler. Eux qui ne s’étaient contenté jusque-là que d’un petit déj offert durant le vol qui a transité par Cotonou. Une fois au village, nous avons foncé au réfectoire, la faim aux talons. Où Alassane nous a gracieusement offert des tickets bien utiles pour la cause. Pendant que l’équipe du MASA se terrait nous ne savons où. Après un repas copieux et une bonne bière, j’étais d’attaque pour mettre mes sens en mouvement comme il se doit pour tout reporter en couverture.
Si la scène avait commencé à cracher les artistes, moi j’attendais particulièrement le passage du Sénégalais Noumouncounda Cissoko. Et dans l’espace, j’ai croisé le poète et plasticien Hervé Yamguen qui m’a appris être en exposition pas loin depuis le 21 février et après une résidence de quelques semaines. Une date qui m’a rappelé que son compère Pascale Marthine Tayou poursuivait son expérimentation des colons également dans cette ville d’Abidjan, à la galerie de Cécile Fakhoury. Un patronyme qui n’est pas inconnu aux yeux de ceux qui s’intéressent à la Françafrique. Faudrait que j’aille voir ces deux expos d’ici à mon retour !
J’ai également croisé le conteur réputé Binda Ngazolo grâce à Yamguen. On a échangé et promis de nous revoir. Mais la vraie surprise pour moi aura été de croiser le Burkinabé Etienne Minoungou, le cerveau des Récréâtrales, avec qui nous avons entamé une discussion philosophique sur le devenir du continent, et qui fait partie de l’équipe du MASA.
Entre les deux rencontres, j’ai eu droit à la performance, c’est le cas de dire, de Noumoucounda. Qui a électrisé le public avec un jeu de kora très éruptif, accompagné d’une ligne mélodique basé sur les cordes modernes et qui empruntait aussi bien au rock, au jazz qu’au rap. Une prestation ponctuée par des ruptures en cascades que le jeune musicien semble aimer et qui souvent hachait les thèmes pourtant bien maîtrisés. Il ne m’a pas semblé différent de celui que j’avais croisé en marge du 1er Salon international de la musique africaine –SIMA- tenu en marge du Kolatier en novembre passé à Yaoundé. Je ne me suis pas privé de me laisser aller et d’esquisser quelques pas de danse, emporté par ce musicien qui a encore beaucoup de possibilités artistique à sa kora.
Djarabikan Balafon. 
Ce qui est également le cas du jeune groupe abidjanais Djarabikan Balafon composé de trois balafonistes et deux percussionnistes. Avec des reprises des classiques africains d’hier et d’aujourd’hui, ils ont montré une dextérité magnifique ainsi qu’une maîtrise scénique salutaire. Reste que leurs exécutions ont par moment semblé rapides et émotifs là où ils devaient, à mon sens, être un peu plus sérieux et réfléchir à avoir un rapport à l’instrument tout en considération. Vu qu’ils utilisent des instruments qui convoquent plus que le visible, mais bon ce n’est que mon idée, que j’ai d’ailleurs partagé avec certains d’entre eux. En les voyant, j’ai pensé à l’ami et frère Marcel Kemadjou qui aime tant les musiques non saturées d’instruments dits modernes. Et comme il n’y avait pas encore d’album du groupe, je ne pourrais partager avec lui que des émotions que le concert a titillées en moi.
Au village, j’ai croisé enfin le confrère ivoirien Aboubacar Yeo Mba qui a œuvré dans l’ombre afin que je sois du rendez-vous. On a peu échangé mais vu que je suis avec lui dans l’équipe qui produit le gratuit du festival, inséré dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, on est parti pour des virées professionnelles dans cet Abidjan qui m’est apparu ce premier jour un peu triste. Les nombreux bâtiments et infrastructures routières semblant manquer de cette chaleur qui donne aux villes africaines leur particularité. Je verrai si les jours qui viennent me feront changer d’avis.
A demain !

P.T.



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