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jeudi 6 mars 2014

Chapitre deux : des couacs et du plaisir

carnet de route

Au centre de presse au QG du MASA.
Le MASA 2014 a-t-il eu les yeux plus gros que le ventre ? Dans cette question se retrouve sans doute la raison pour laquelle l’organisation a du mal à donner de sa pleine mesure. Hier au QG du festival, le chef d’orchestre de cette 8è salve, Yacouba Konaté, a donné une conférence de presse au cours de laquelle, j’ai été pour le moins étonné. D’entrée, il a fait savoir que l’heure et la date de ce rendez-vous médiatique lui avaient été communiquées seulement le matin même. Et encore, il avait été informé qu’il rencontrerait seulement les journalistes européens. A lui de répondre qu’il n’en était pas question, vu que d’autres nationalités médiatiques étaient présentes. C’est alors que le rendez-vous prévu à 11h a pris un peu plus deux heures de retard.
Avec une faconde qui n’est pas sans rappeler que M. Konaté est prof d’université, le patron du MASA a semblé maître de son événement, trouvant des explications aux premiers couacs survenus dès l’entame et qui continuent allègrement, tels des boutons d’acné sur un visage juvénile, de s’immiscer dans l’organisation. Des excuses, il en a trouvé dans le redémarrage difficile d’un événement à l’arrêt depuis sept ans. «Nous sommes dans la posture de quelqu’un qui tente de faire avancer une voiture qui a été stationnée pendant longtemps», a-t-il plaidé avant d’ajouter que «arriver déjà à faire cette édition était le premier défi à relever». Mais pourquoi fallait-il pardi commencer fort là où une petite foulée aurait suffi avant un grand retour dans deux ans ? En tout cas, beaucoup de confrères non-ivoiriens se sont posé cette question simple.

Lors de la conférence de presse.
D’autres arguments versés au dossier par M. Konaté, s’ils ont eu le mérite de la vérité, n’ont pas convaincu. Ils m’ont plutôt conforté dans l’idée que cette 8è avait d’abord une raison politique pour un gouvernement que nombre d’Ivoiriens, ce n’est pas nouveau, ne portent pas dans leur cœur. D’où la forte charge politique qui sous-tend la tenue du MASA 2014 et qui ne facilite pas la participation populaire escomptée. Surtout que de l’aveu même de son patron, au moins une année aurait été nécessaire pour le préparer, surtout si l’on prend en compte qu’une certaine «faim de fête» plane sur les bords de la lagune. Avec plus de temps, il pense qu’il aurait pu régler les problèmes de retards de vol, de cachets conséquents ; de trouver le moyen d’attirer plus de publics pour la danse et le théâtre, etc.
Entre 11 et 13h, je me suis promené dans le quartier du siège du MASA. Où j’ai échangé avec certains riverains. J’y ai constaté que la joie de vivre n’était pas au rendez-vous, que les visages étaient encore fermés pour la plupart, que le ciel belliqueux n’avait pas encore cédé place au ciel pacifique et ensoleillé. J’en ai déduit, conclusion provisoire certes, que les dieux de la guerre n’étaient pas suffisamment éloignés et que le qui-vive était de rigueur.

J’ai enfin pu mettre un visage sur le nom de Chantal Nabalema, la préposée à la com de d’un événement qui semble lui échapper. Avec qui je n’ai pas beaucoup échangé malheureusement. Elle m’a juste remis deux tickets resto, précieux sésame pour l’invité que je suis, avant de me promettre un kit presse qui a décidément le don de se faire désirer. Et j’ai rempli une fiche de réclamation que je lui ai remise par l’entremise de Francesca Mbaye, la consoeur sénégalaise qui, devant l’inefficacité de l’organisation dont souffre les médias, a repris les choses en main. Nous sommes ensuite partis nous restaurer au village du festival. Où j’ai croisé mon compatriote Ambroise Mbia, le président des Rencontres théâtrales internationales de Yaoundé (RETIC) qui m’a dit animer un atelier dans le cadre du MASA où son expertise est souvent convoquée depuis ses débuts.
J’y ai recroisé elvis Bvouma (administrateur), Simon Abé (danseur) et Giscard Téné (technicien) de la compagnie Simon Abé ; les humoristes Abouna Guanzong et Fils Basseck (compagnie Noctiluk) qui m’ont invité à leur spectacle à 17h30. La compagnie de Guilili devant quant à elle jouer à 19h au CCF. Avant la prestation du chanteur Blick Bassy plus tard sur la scène de l’espace lagunaire du Palais de la culture.

Blick on stage.
Et du plaisir
Je suis rentré à l’hôtel me reposer en espérant pouvoir tenir au moins deux engagements. Sauf qu’à mon réveil 90 min plus loin, le car des journalistes n’était pas disponible. La vache ! Je ne suis finalement arrivé au village du festival que quelques minutes avant le passage de Blick. Manquant ainsi les autres spectacles de mes compatriotes. Pour ce qui est de la soirée, mon coup de cœur est allé au groupe de papys malien Super Bitton qui m’ont rappelé un autre groupe de papys, mais sénégalais celui-là : Orchestra Baobab ! Composé de trois chanteurs, deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un percussionniste, le groupe m’a émerveillé avec des compositions salsériques et un jeu épuré. Dommage qu’ils n’aient pas eu plus de temps. Blick quant à lui a défendu avec courage le Cameroun, et ce même si personnellement je n’apprécie pas son registre. Je pensais que la scène m’aiderait à changer d’avis, mais ce ne fût guère le cas. La faute peut-être à ces synthés convoqués pour remplacer basse et chœurs. Je lui ai tout de même fait une interview pour mesurer la suite de son histoire artistique.
Le Guinéen Petit Kandia, que j’avais croisé à Yaoundé en marge du SIMA 2013 a fait, lui, forte impression avec ses compositions très festives. Le public a salué son passage de la plus belle des manières en se laissant aller au chant et à la danse. Nous sommes retournés à l’hôtel dans les coups de minuit.

A demain !

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