Dans
la vie ordinaire, il est enseignant. Mais sa passion pour le spectacle vivant
l’amène à fréquenter les scènes de Yaoundé. Où il s’adonne à sa passion de la
photo pour le plus grand bonheur du public qui n’a pas caché sa joie en
découvrant «Sous la lumière», l’expo qu’il vient de présenter à l’espace
culturel OTHNI. Sur ses motivations et les perspectives suscitées par ce
travail, voici ce qu’il en dit.
Vous avez durant le mois de juin 2012
exposé des photos de spectacles présentés à Yaoundé sous le concept «Sous la
lumière» à l’espace culturel OTHNI. Quelles raisons vous ont poussées à monter
cette expo ?
La
principale raison d’être de cette expo était pour moi de rendre hommage aux
différents artistes (comédiens, danseurs, metteurs en scène…) ainsi que les
techniciens (éclairagistes, ingénieurs de son…) qui travaillent sur des projets
de spectacles vivants. Cela parce que je vois beaucoup de spectacles de qualité
ici ainsi que des personnes du spectacle qui déploient une énergie incroyable
pour monter des projets qui ne rencontreront le public qu’une fois ou deux, et
ce souvent dans des salles à moitié vide. Je déplore que le spectacle vivant
ici au Cameroun ne rassemble pas plus de gens, qu’il n’y ait pas tant de relais
que ça au niveau des médias même si je reconnais par ailleurs le travail de
Mosaïques pour faire passer le message important qui est que le spectacle est
indispensable dans toute société.
Quelle a été la réceptivité de cette
expo ?
Plutôt
bonne je dirais ! Il y avait ceux qui étaient aux spectacles que j’ai
filmés et qui étaient très contents de retrouver des images desdits spectacles
finalement éphémères, parce que lorsqu’on voit un spectacle une fois, il y a
des bons moments et quand on en revoit des images, l’émotion est toujours là.
Il y avait une autre catégorie de visiteurs qui n’avaient pas vu les spectacles
et les photos leur ont donné envie de les voir. Et enfin il y a tous les
artistes qui se sont vus, ce qui n’est pas souvent le cas pour eux qui après un
spectacle ont rarement l’occasion de revoir leur prestation. C’était alors
l’occasion pour eux d’avoir un regard sur leur prestation artistique sur scène
et ils étaient plutôt contents. Il y a eu aussi des critiques très
intéressantes, notamment sur le lieu de l’expo qui est la salle voisine de
celle qui reçoit les spectacles à l’OTHNI. Ils ont découvert qu’avec peu de
moyen et un peu de créativité, on pouvait rendre cet espace là vivant par des
expositions.
Cette expo avait une dimension humanitaire
derrière. Comment cela s’est-il opéré et quelle en était la raison ?
Je
ne sais s’il faut appeler cela action humanitaire. Toujours est-il que pour moi
il était question de témoigner mon admiration à l’égard de tous ces acteurs du
spectacle vivant. Je les côtoie beaucoup et il y a des espaces que j’aime
beaucoup comme l’OTHNI qui a accepté cette expo. Comme ce lieu m’accueillait,
c’était pour moi normal de contribuer à lui reverser une partie des bénéfices
de cette expo ainsi qu’aux compagnies dont j’ai filmé les spectacles sans
oublier notre association Trait d’union.
Allez-vous continuer à faire d’autres
expositions calquées sur le même modèle ?
Ce
qui s’est passé me motive énormément. Il y a beaucoup d’amis de la scène
artistique qui m’encouragent à le faire. J’ai toujours des photos disponibles
mais à quel rythme puis-je les montrer au public, je ne sais vraiment pas. Les
gens du monde du spectacle ont trouvé l’initiative plutôt heureuse, eux qui
estimaient qu’il y avait eu jusque là ici très peu de photos de spectacles.
Peut-être que vous pourriez également faire
un livre avec votre banque de photos ?
(Rires).
C’est une bonne idée à condition de trouver les moyens pour le faire. Le
metteur en scène Martin Ambara m’a d’ailleurs avoué que c’était en effet un bon
début pour une banque d’images sur les spectacles au Cameroun. Si un jour on me
demande de réaliser quelque chose autour du spectacle vivant au Cameroun, je le
ferai volontiers.
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