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mardi 23 octobre 2012

Kaïssa Doumbè: Retour heureux au bercail

Concert

La chanteuse a émerveillé Yaoundé à l’occasion de son concert de come back qui en appelle d’autres.
Kossa mboa avec Arthur Manga.
La Cameroun, on ne le dira jamais assez, est un pays d’artistes aux talents mondiaux. Talents que les nationaux n’ont malheureusement souvent pas la chance de rencontrer pour toutes sortes de raisons. Kaïssa Doumbè Moulongo fait partie de ces chanteuses de la diaspora qui ont tourné avec les plus grands sans que son pays d’origine ait eu le bonheur de voir en spectacle alors même que ses exploits aux basques de mastodontes comme Manu Dibango ou Salif Keita sont connus de lui. Nul doute qu’avec les trois dates du mois dernier à Douala et à Yaoundé, celle qui vit aux États-Unis a mis le public dans sa poche et surtout rappelé qu’elle n’avait pas disparu des écrans radars où de nouvelles chanteuses comme Aveline Ava, Irma, Sandra Nkaké et autres Rosie Ntjam font désormais la pluie et le beau temps de la diaspora.
A Yaoundé où elle est née, le public a répondu présent et communié avec elle. Ce qui n’était pas gagné d’avance au vu de la piètre communication que ce come back a entraîné. Certains sont venus pour la découvrir, d’autres pour savoir ce qu’elle était devenue depuis son premier album «Looking there» que les radios ont contribué à faire connaître ici avant sa vente. Eh bien ce public a été servi. Non pas seulement avec les titres du premier opus, mais aussi avec ceux de «I’m so happy» son deuxième plus jazzy. Les plus nostalgiques qui l’avaient perdu de vue ces dernières années n’ont pas manqué de faire le rapprochement avec ses interventions dans «Wakafrica» de Manu Dibango dans l’orchestre duquel son cadet Djengué officie désormais, ou encore son passage remarqué dans «Mother Rythm» de son compatriote André Manga. Des prestations qui avaient en son temps eu le don de figer sa voix dans les mémoires de mélomanes.
Certes elle était revenue ces dernières années au bercail pour des interventions ponctuelles et limités (FENAC 2008 ou concert des cinquantenaires deux ans plus loin). Passages qui n’avaient pas relevé son talent ou permis de remarquer la tessiture d’une voix qui semble défier le temps. Mais tout cela n’était que véniel au vu de sa performance à Yaoundé. Où une heure durant les mélomanes ont swingué avec cette voix et communié avec cette chanteuse qui a gardé les réflexes de choriste, un peu comme si être mise ainsi en avant lui était lourd à porter. La preuve par cette manie regrettable de toujours vouloir déplacer le porte micro partout sauf là où il doit être, c’est-à-dire au centre et devant la scène.
En bonne routière des scènes du monde, elle a senti très rapidement que Yaoundé n’était pas aussi chaud que Douala. Elle a alors déployé des trésors de diplomatie pour soulever ce public et lui faire comprendre que ce retour heureux se devait d’être fêté à l’aune de l’attente qu’il avait suscité des deux côtés. Comme obnubilé, le public a saisi la perche tendue et une sarabande a salué une partie du show que le bassiste Arthur Manga et les siens ont signé avec dextérité, naviguant dans un répertoire qui n’est pas uniforme. Kaïssa a navigué entre les rythmes de son terroir originel (makossa, essewè, bolobo), le bikutsi, le reggae et le jazz avec un égal talent. La danse en prime. Et au bout, la satisfaction était partagée, avec le doux espoir que ce spectacle en appelle d’autres dans un pays, on l’a dit, qui a maille à partir avec sa diaspora talentueuse. Ce ne serait alors qu’un juste retour des choses.

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