Concert
La chanteuse a émerveillé Yaoundé à l’occasion de son
concert de come back qui en appelle d’autres.
Kossa mboa avec Arthur Manga. |
A Yaoundé où elle est née, le
public a répondu présent et communié avec elle. Ce qui n’était pas gagné
d’avance au vu de la piètre communication que ce come back a entraîné. Certains
sont venus pour la découvrir, d’autres pour savoir ce qu’elle était devenue
depuis son premier album «Looking there» que les radios ont contribué à faire
connaître ici avant sa vente. Eh bien ce public a été servi. Non pas seulement
avec les titres du premier opus, mais aussi avec ceux de «I’m so happy» son
deuxième plus jazzy. Les plus nostalgiques qui l’avaient perdu de vue ces
dernières années n’ont pas manqué de faire le rapprochement avec ses
interventions dans «Wakafrica» de Manu Dibango dans l’orchestre duquel son
cadet Djengué officie désormais, ou encore son passage remarqué dans «Mother
Rythm» de son compatriote André Manga. Des prestations qui avaient en son temps
eu le don de figer sa voix dans les mémoires de mélomanes.
Certes elle était revenue ces
dernières années au bercail pour des interventions ponctuelles et limités
(FENAC 2008 ou concert des cinquantenaires deux ans plus loin). Passages qui
n’avaient pas relevé son talent ou permis de remarquer la tessiture d’une voix
qui semble défier le temps. Mais tout cela n’était que véniel au vu de sa
performance à Yaoundé. Où une heure durant les mélomanes ont swingué avec cette
voix et communié avec cette chanteuse qui a gardé les réflexes de choriste, un
peu comme si être mise ainsi en avant lui était lourd à porter. La preuve par
cette manie regrettable de toujours vouloir déplacer le porte micro partout
sauf là où il doit être, c’est-à-dire au centre et devant la scène.
En bonne routière des scènes
du monde, elle a senti très rapidement que Yaoundé n’était pas aussi chaud que
Douala. Elle a alors déployé des trésors de diplomatie pour soulever ce public
et lui faire comprendre que ce retour heureux se devait d’être fêté à l’aune de
l’attente qu’il avait suscité des deux côtés. Comme obnubilé, le public a saisi
la perche tendue et une sarabande a salué une partie du show que le bassiste
Arthur Manga et les siens ont signé avec dextérité, naviguant dans un
répertoire qui n’est pas uniforme. Kaïssa a navigué entre les rythmes de son
terroir originel (makossa, essewè, bolobo), le bikutsi, le reggae et le jazz
avec un égal talent. La danse en prime. Et au bout, la satisfaction était
partagée, avec le doux espoir que ce spectacle en appelle d’autres dans un
pays, on l’a dit, qui a maille à partir avec sa diaspora talentueuse. Ce ne
serait alors qu’un juste retour des choses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire