Hommage
la stèle peu après son dévoilement. |
La designer, avec le
soutien d’amis et d’institutions, a réalisé une stèle commémorative en
l’honneur du plasticien dans cette bourgade au large de Douala.
La communauté artistique était
bien présente samedi 11 août dernier à Bonendale. Pour un ultime hommage qui se
déclinait alors en une stèle réalisée par les
amis de Goddy Leye dans le jardin de sa maison-atelier avec pour nom de
baptême «Dear Goddy». Des plasticiens qui avaient tenu à manifester par leur
présence une occasion comme l’on en a rarement eu au pays de Pascal Kenfack,
illustre devancier et formateur d’un Goddy dont le talent continuera sans doute
d’irradier la scène plastique camerounaise et même africaine.
A sa mort déjà, la chercheure
française Dominique Malaquais, qui connaît bien le Cameroun, ne disait-elle pas
que Goddy lui avait appris à «rêver et faire vivre ses rêves» ? Dévoilant la
stèle, la designer française vivant au Maroc Sandrine Dole allait faire savoir
que l’œuvre se «propose de perpétuer la mémoire de Goddy Leye et d’offrir à ses
proches un lieu de recueillement et de méditation». Et de fait quelle œuvre !
A la fois simple et complexe, «Dear Goddy» se présente en fait sous la forme de
la lettre G, avec le pied qui prend la direction du ciel ; ou, d’une autre
perspective, un ruban avec siège pour une conversation, l’œil rivé dans le trou
suspendu au milieu du bois poli juste en face de soi. Une autre invitation à la création en somme, tant
cette conversation avec l’absent peut déboucher sur de nouvelles possibilités
artistiques. Car à la douleur de la disparition doit succéder l’acte de
création, meilleur hommage s’il en faut à un artiste avant-gardiste et
solidaire comme on en trouve rarement dans le milieu. A noter qu’au-dessus de
l’ensemble, trône une sorte de main unique composée de plusieurs autres,
symbole tiré d’une des œuvres de Goddy qui essayait alors par là-même de
promouvoir l’unité africaine. L’autre symbole, et non des moindres, de cette œuvre est constitué par les fleurs incrustées à l’intersection des deux
parties de la stèle et qui du point de vue de Dole «représente la vie qui doit
continuer malgré tout avec ses lumières.»
Les artistes et autres riverains de cette bourgade où l’art
a pris ses quartiers depuis une décennie continueront donc le dialogue que la mort
physique a interrompu en février 2011 à travers «Dear Goddy». Avec sans doute
pour perspective de nouvelles créations et de nouveaux dialogues plus
artistiques et, pourquoi pas, plus humains tout simplement.
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