Cinéma
L'affiche |
Avec le biopic "The Lady", Luc
Besson donne force et puissance au combat de l’opposante birmane qui a su
vaincre plus d’un obstacle pour mener son peuple vers la démocratie.
Dans le manuel de l’art de la guerre, s’il en existe un,
doit figurer un chapitre sur la solitude du héros, du leader pour être plus
précis. Non pas qu’il ne soit pas entouré par sa famille ou les membres du
parti. La solitude du leader ce n’est pas simplement le moment où, reclus, le
leader doit prendre une décision importante. C’est aussi, et très souvent
hélas, le moment où il s’interroge sur le sens de son combat et par conséquent
de son destin politique, surtout au fil des écueils qui se présentent à lui
comme un chapelet de chemin de croix.
En décidant de faire un fil sur le personnage célèbre de
Aung San Suu Kyi, interprété
avec maestria par Michelle Yeoh, le Français Luc Besson a fait œuvre utile pour
tous ceux qui au quotidien combattent pour un mieux être des citoyens. Cela se
voit à travers le parti pris de saisir le parcours de la Birmane par son côté
intime, familial. Où il réussit à merveille à plonger le spectateur dans les
sentiments de mélancolie, d’angoisse, de stupeur, de solitude de celle qui est
présentée tour à tour comme une mère, une citoyenne, une épouse et un leader
politique. Ce n’est pas ici que l’on apprendra sur la stratégie politique de la
fière dame. Mais on en apprend sur le ressenti, sur les étapes qui ont émaillé
la vie de celle-ci, recluse qu’elle aura été dans la maison familiale de Rangoon.
Aung San Suu Kyi |
Maison où le spectre de son père, général ayant combattu
pour l’avènement de la démocratie avant d’y laisser sa peau, est présent sans
pourtant hanter sa fille qui a décidé de s’installer dans son pays d’origine
après un long séjour en Angleterre où elle a fondé une famille aimante. Ce qui
transparaît de cette narration de Besson c’est bien sûr cette solitude, mais
surtout ce courage et cette détermination de l’héroïne qui a le don de
transformer les obstacles non pas en avantages, mais en situation de vie tout
simplement. Y est aussi célébré cette union d’une famille que l’absence de la
mère ne réussit pas à déstabiliser ou à désagréger. En voyant ce biopic, on ne
mesure que plus grandement les souffrances de Aung San Suu Kyi, digne fille de
son père qui a mis sa propre vie entre parenthèse pour ainsi dire afin d’aider
son peuple à conjurer une junte militaire qui n’en finit plus de durer.
Michelle Yeoh et Luc Besson |
En choisissant de terminer son film par une scène qui
présente Mme Suu Kyi à l’intérieur de sa maison en train de jeter à la foule
assemblée à son portillon une fleur blanche, signe de paix, Besson prend
position là pour un avenir meilleur. Ce qui au vu du déroulé du film est
logique. A travers cette scène aussi, l’on perçoit que la solitude et la
réclusion peuvent constituer une force pour tout leader pour peu qu’il s’en
accommode et trouve le moyen de s’en servir pour libérer son peuple. Une
situation que Nelson Mandela, autre Nobel de la paix incarcéré pendant
longtemps, avait déjà expérimentée avec bonheur. Il n’aura manqué à ce film que
le côté terrain de la politicienne, mais le réalisateur n’avait-il pas pris le
parti de raconter la vie de famille de l’héroïne ?
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